Claire Simon, réalisatrice française, était l’invitée cette année de la XVIIIe édition du Festival du film documentaire de Helsinki – DocPoint, qui s’est déroulé du 28 janvier au 3 février 2019. L’oeuvre de Claire Simon est partagée entre la fiction et le documentaire, et que ce soit ses longs métrages de fiction comme les nombreux documentaires qu’elle a réalisés, ses films ont souvent été primés dans les festivals. Claire Simon est venue présenter au Festival DocPoint son dernier film « Premières solitudes » (2018) dans lequel elle saisit avec une liberté rare l’intimité des échanges entre adolescents.
Depuis « Gare du Nord » (2013), film que vous étiez venue présenter en Finlande en août 2014 (voir interview sur CinéFinn’), vous avez réalisé le documentaire très remarqué « Le bois dont les rêves sont faits » (2015) ainsi que « Le concours » (2016), primé à la Biennale de Venise comme Meilleur documentaire cinéma. Vous revenez à Helsinki avec votre tout dernier film « Premières solitudes » (2018) qui fait montre, une fois encore, de votre grande capacité d’écoute des adolescents. Qu’est-ce qui vous a cette fois amenée à les filmer sur cette thématique de la solitude ?
C’est un peu le hasard car j’avais, en fait, le projet de faire une fiction au bois de Vincennes où cela aurait été l’histoire d’un jeune qui quittait sa famille. Donc, c’est totalement par hasard qu’on m’a proposé de faire un travail avec des lycéens à Ivry et, comme ça venait du cinéma et d’une prof et que, par ailleurs, je suis curieuse, j’y suis allée volontiers. Et puis, c’est très excitant de rencontrer des jeunes gens. Je me dis toujours qu’ils en savent plus que moi, et ça m’intéresse. Il se trouve que je devais faire un court métrage de fiction dans lequel ils auraient joué et m’auraient un peu aidée. Comme je ne me sentais pas d’écrire de but en blanc quelque chose sans les connaître, j’ai fait des entretiens avec eux pendant une journée. Je leur ai proposé le mot « solitude », en leur disant que même si on n’avait pas le même âge, c’était une expérience qui nous était commune et qu’on allait peut-être se retrouver sur ce mot-là. Et ce mot a eu un effet extrêmement fort, en ce sens qu’ils ont parlé de leurs parents dans ce premier entretien, de leurs familles brisées et de la difficulté pour eux de supporter cette absence de place qui leur était réservée. Et moi, j’ai reçu de plein fouet ces confessions. J’ai compris qu’ils avaient vraiment quelque chose à dire qui n’avait pas été entendu. Je leur ai donc proposé cette forme, très hybride, qui était une forme de fiction en apparence mais dont le contenu était entièrement improvisé et documentaire. Et c’est ce qu’ils voulaient. Ils ne voulaient pas faire un documentaire où je les aurais interrogés, et ce n’est pas ce que je souhaitais non plus. On a alors choisi délibérément ensemble de montrer le lycée comme un lieu où on parle beaucoup à l’adolescence, où on se confie ses histoires. Et j’ai trouvé que c’était quand même très fort ce qu’ils avaient à dire. Je les admirais pour leur style de parole, leur façon de dire les choses avec distance, avec pudeur.
Vous filmez 10 filles et garçons, avec une majorité de filles toutefois. Comment se sont formés à deux ou trois les groupes de discussion et comment ont été attribués les rôles ?
C’est moi qui décidais de la composition des groupes, mais selon les affinités que je percevais et selon certaines choses que je devinais. C’était totalement intuitif de ma part. J’ai toutefois eu des entretiens auparavant avec eux, entretiens que j’ai montés ce qui m’a permis de les connaître mieux qu’ils ne pouvaient le soupçonner.
Ne craigniez-vous pas au départ que la présence de la caméra n’altère la spontanéité de leurs propos ?
Non, parce qu’ils se voyaient une fois par semaine en option cinéma. Et, de ce fait, ils se connaissaient peu mais ils avaient un désir très fort de faire un film et de dire ce qu’ils avaient à dire. Donc, ils avaient de leur côté une exigence et la volonté d’être juste. C’était ça leur défi. Et de mon côté, j’étais très sensible à cette volonté qu’ils avaient et je l’ai reçue à cent pour cent.
Leur avez-vous donné au préalable des thèmes de discussion ou bien étiez-vous dans l’improvisation ? Le dialogue s’est-il établi dès les premières prises ?
On partait de l’idée : c’est quoi votre expérience de la solitude ? Est-ce que c’est bien ou pas bien ? Et comment ça arrive ? Donc, quand il s’agit d’adolescents qui vont quitter leur famille forcément un jour ou l’autre, il y a ce moment où, à la fois, on est content d’être autonome et puis, par ailleurs, on ressent une angoisse par rapport à l’avenir, aux liens familiaux. Le mot « solitude » a vraiment déclenché systématiquement une représentation pour eux de la famille.
Avez-vous été surprise, comme du reste certains des interlocuteurs et sans doute la plupart des spectateurs, par ce que plusieurs d’entre eux livrent de leur solitude ?
J’avoue que j’ai été plutôt surprise. Je peux dire que c’est une image totalement contradictoire avec l’image classique des adolescents. C’est-à-dire qu’on pense qu’ils sont murés dans le silence, qu’ils sont agressifs, etc. En fait, cette classe que j’ai filmée dans son intégralité – ils étaient dix – était tout le contraire. Ils étaient extrêmement précis dans leurs conversations, parlaient et réfléchissaient très bien. Pour moi, c’était ça qui était extraordinaire.
Dans ce film, quasiment tous les adolescents présentés ont des parents séparés (7 sur 10) et entretiennent avec eux des rapports plus ou moins proches, voire inexistants. Les pères en prennent, du reste, pour leur grade. Cela reflète-t-il, selon vous, une certaine réalité sociale ?
Non seulement je pense que ça reflète une réalité sociale mais j’ai quand même l’impression que 80 pour cent des films de fiction parlent de ça : l’absence du père, son vacillement, la statue qui s’effondre. J’irai même plus loin en disant que tout le mouvement d’extrême-droite est une réponse à cette vision qu’ont les femmes et les jeunes des pères défaillants. Le plus évident, c’est le Brésil et Bolsonaro. Qui agresse-t-on dans la rue ? Ce sont les femmes, les homosexuels, et c’est tout le temps pour redresser une figure virile mise à mal. Et là on voit que la question du père doit être réinventée. En France, le film « Amanda » de Mikhaël Hers qui vient de sortir raconte exactement comment un jeune homme décide d’être père. Le film turc « Le poirier sauvage » de Nuri Bilge Ceylan (Cannes 2018) raconte ce qu’est un père défaillant et quel regard porte sur lui son fils. Donc, cette question du père, à mon avis, elle est mondiale et est extrêmement actuelle. Alors, j’ai entendu ce que ces adolescents disaient et j’ai été très surprise que ce soit aussi pensé de leur part. En fait, ils réfléchissent en parlant tout le temps de leur vie, de leurs histoires. C’est une parole qui permet de réfléchir. Et c’est ça qu’ils m’ont donné, ils ont ouvert la porte. Normalement, dans les films où des adultes sont présents, ils ferment souvent la porte. On avait même l’impression que c’étaient eux les adultes qui réfléchissaient sur leurs parents, en essayant de les comprendre. Ils ont, par exemple, une certaine compréhension du père qui déjeune tout seul dans son bureau, des parents qui ne communiquent pas, etc. Ça ne veut pas dire qu’ils trouvent ça bien mais, en tout cas, ils le comprennent. Et je trouve ça assez juste.
Est-ce que l’expérience partagée avec ces adolescents, à travers le tournage de ce film, est venue bousculer l’idée que vous aviez des jeunes ? Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté et leur a apporté ?
Cela leur a apporté l’expérience que j’ai moi comme cinéaste, à savoir qu’ils se croisaient dans la classe et qu’ils avaient des idées sur les uns et sur les autres qui se sont avérées fausses. Ils étaient les premiers à être sidérés que toutes les familles soient cassées, de ce qu’ils apprenaient les uns des autres. Donc, je dirais que cette expérience a été extrêmement belle sur le plan démocratique. C’est-à-dire que tout le monde a vu ce que ça pouvait être de vivre ensemble, de connaître l’histoire de l’autre, de savoir ce qu’il y a derrière son visage, de se parler, ce qui est quand même une belle chose – tout comme le fait que chacun surmonte la honte de dire son histoire et de se considérer aussi comme un martyre unique alors qu’ils découvrent l’histoire des autres qui ne sont pas mieux lotis qu’eux. Tous pareils, finalement. Et donc, tout ça m’a bouleversée et eux aussi ; ils pleuraient, du reste, tout le temps quand on tournait.
Au montage, avez-vous eu des demandes de certains adolescents de ne pas garder certaines scènes livrant des secrets trop intimes ?
Il y a eu une fille qui m’a dit qu’elle ne voulait pas que sa mère entende une certaine chose. Elle avait peur de la vexer, alors on a enlevé ce qu’elle demandait.
Est-ce que la parole de jeunes de 16-17 ans est entièrement libre ? Et, à partir du moment où ils mettent en cause voire en scène leurs parents, ne vous a-t-il pas fallu obtenir le consentement de ces derniers ?
Bien sûr que j’ai dû l’avoir, mais les parents ne sont même pas venus assister au montage. Ils ont fini par voir le film pour la plupart, mais ils avaient déjà signé deux fois. Tous avaient la possibilité de venir au montage, mais ils ne sont pas venus. Et je pense qu’il y a quelque chose qui est sacré dans le cinéma, enfin dans le documentaire, c’est qu’à partir du moment où on fait un film ensemble, où c’est montré au public, on s’en débarrasse d’une certaine manière. C’est-à-dire qu’on rend la chose – et ce n’est pas anecdotique –, on rend la chose au monde, et donc, en quelque sorte, on en a fini avec. C’est comme quelque chose de symbolique, de très fort. Par exemple, celui qui avait le plus de raisons de craindre la sortie du film, c’était Hugo parce qu’il pleure dans une séquence. Il m’a demandé une fois quand on a projeté le travail en cours au cinéma, bien avant la fin du montage : « Il va y avoir les lycéens de la classe supérieure et je préfère que tu ne mettes pas la séquence parce que je vais les voir en classe, et ça m’embête. » Donc, je ne l’ai pas mise. Et puis, on a fait un débat et il a dit : « J’ai eu tort. J’ai dit à Claire d’enlever la scène où je pleure, et j’ai eu tort. Il faut qu’elle remette la scène. » Donc, ça veut dire à quel point ils assumaient et essayaient d’être vrais par rapport à ce qu’ils pensaient. Et du fait que ce soit un film, que le public le voie et qu’on ne connaisse pas ce public, ça nous libère de notre histoire. On peut vivre autre chose maintenant. Et puis j’ai fait ce que je n’avais pas pu faire avec ma fille des années auparavant. En fait, j’avais fait un film avec ma fille quand elle avait quinze ans (« 800 km de différence » – 2001) et, à l’époque, n’étant pas du tout au fait d’Internet comme maintenant, j’avais mis son nom et le nom du garçon – c’était leur première histoire d’amour –, et ça les a poursuivis, du moins ma fille. Donc, cette fois-ci, j’ai dit aux adolescents que je ne mettrai pas leurs noms de famille et qu’on ne pourra pas les retrouver sur Internet. Je n’ai mis que leurs prénoms et, comme ça, ils pouvaient être tranquilles.
Devant cette jeunesse déstabilisée, en souffrance – on y aborde en filigrane tout de même des sujets sérieux voire graves, comme les violences conjugales, l’abandon, l’adoption, la précarité, les inégalités sociales, les barrières linguistiques, la précarité, la maternité, la santé mentale – doit-on être préoccupé pour son avenir ? Toutefois, la scène finale, en surplomb, avec les « lumières de la ville » qui rappellent l’extrait du film de Chaplin diffusé préalablement, n’est-elle pas aussi un message d’espoir malgré une vie accablante ?
Oui, mais je pense que l’espoir c’est quand même ce qu’on entend de temps en temps à travers leurs paroles. Il y a des filles qui veulent avoir des enfants. Ils disent vouloir vivre même si l’avenir leur fait peur. J’ai quand même été sidérée d’entendre plusieurs fois de suite qu’ils avaient peur de l’avenir. Je trouvais ça dingue que des jeunes disent ça. Mais ce qui m’a beaucoup touchée, c’est Judith, la jeune fille du Nigeria, qui m’a dit : « Tu voulais nous filmer la nuit, et arrive ce moment où on regarde les étoiles et on se demande s’il y a d’autres mondes ailleurs. » Comme elle a toute sa famille au Nigeria et qu’elle dit que ce n’est pas possible qu’on soit tout seuls dans l’univers, je l’ai entendu vraiment comme sa façon à elle de dire qu’elle ne peut pas être qu’ici, qu’elle est aussi là-bas. Je trouvais ça hyper beau et que ça vienne d’elle.
Est-ce que cette expérience partagée aussi techniquement a donné naissance, pour certains, à des vocations cinématographiques ?
Oui. Ils étaient en classe option cinéma et il y en a quatre qui se sont dirigés vers le cinéma, dont Manon qui est à Los Angeles, Hugo qui apprend le son dans une école, Catia qui est dans une prépa pour présenter La Fémis, et puis il y a aussi Clément qui est en musicologie mais il veut faire de la musique de film.
Hormis sa sortie en salles et sa présentation dans les festivals, « Premières solitudes » sera-t-il diffusé à la télévision afin de toucher un plus large public ?
Ce serait bien. Mais, apparemment, la télévision ne m’aime pas beaucoup. Comment se fait-il, par exemple, que « Le concours » n’ait pas été diffusé ? C’est quand même un film citoyen qui montre comment se passent les concours dans les grandes écoles. Tout le monde a envie de le savoir et ça ne peut pas manquer d’avoir un effet positif sur les gens qui le voient. C’est un récit de ce qu’est cet examen. Le film a très bien marché en salles, du moins il a eu du succès, et ce n’était pas que pour le cinéma, c’étaient pour tous les gens qui préparaient le CAPES, Normale Sup’ (Ecole normale supérieure – NDLR), etc. Je suis, du reste, allée faire des conférences à Normale sup’. Et on est quand même à une époque où les jeunes gens qui s’en vont en classe rêvent tous de faire des grandes écoles où la sélection est très importante. D’où l’intérêt de toucher un plus large public via le canal de la télévision. Le film vient de sortir aux Etats-Unis. Pendant un mois, il va être présenté dans des salles aux Etats-Unis, et c’est super. Mais, en France, la télévision me boude. Pour moi, c’est évident, « Premières solitudes » aurait vraiment été un film de télé. Il n’y a actuellement que deux chaînes qui aiment le cinéma à la télévision française, c’est Ciné + (la branche de Canal +) qui coproduit énormément de films de fiction et qui a, par exemple, coproduit et diffusé « Le concours », et il y a TV5 Monde. Ce sont les deux seules chaînes qui aiment vraiment les auteurs de cinéma.
Il y a dans votre univers cinématographique ces deux espaces que vous filmez en parallèle ou plutôt en alternance : les grands espaces, des lieux de passage ouverts, comme une gare, un bois et les espaces plus cloisonnés, comme une cour de récréation, une école de cinéma, un lycée. Mais, à chaque fois, il semblerait que ce soit le brassage social, humain qui vous intéresse.
Oui, c’est vrai. C’est-à-dire que les lieux, qu’ils soient petits ou grands, comme des cavernes d’histoires qu’étaient la gare ou le bois [la Gare du Nord ou le Bois de Vincennes – NDLR), c’est aussi le lieu qui permet d’avoir un accès à l’histoire de la personne. C’est vrai que, par exemple, dans le bois on ne savait pas forcément le travail que faisaient les gens. C’était leur pratique du bois qui donnait leur rêve, puisqu’on vient au bois pour ce qui vaut la peine dans la vie. Et là, j’avais vraiment l’envie de faire une espèce de vision abstraite du lycée comme d’un forum, d’un lieu où on parle. Et ce que je trouve très beau et une réussite humaine, c’est l’école. Toutes ces vies qui arrivent à se raconter les unes aux autres, c’est une réussite de l’école quand même. Moi, je me sens mandatée par les Martiens pour faire un état du monde. Le jour où ils arriveront, ils pourront se rendre compte de comment on vit. Voilà. Ce sont des films pour les Martiens, finalement (!)
En fait, que ce soit entre les murs ou hors les murs, vous réussissez à chaque fois à vous immiscer dans un lieu, à débusquer des individus (porteurs d’une histoire) et, tour de force, à recueillir leurs secrets de vie. Quelle est, selon vous, la qualité première pour bien réussir cet exercice ?
Je suis extrêmement curieuse et je crois profondément que, sans aucun doute, les gens sont des héros de leur vie au même titre que des stars. Je crois beaucoup au côté héroïque des gens et je suis fascinée sans doute par les histoires, les mystères des histoires racontées, la manière dont les gens parviennent à raconter leur propre histoire, non pas du tout idéologiquement, thématiquement mais beaucoup plus précisément que ça. Dans le bois, j’ai eu ça tout le temps, et avec ces jeunes aussi dans « Premières solitudes », j’étais en admiration devant leur parole, les mots qu’ils utilisaient. Par exemple, la manière de s’exprimer de cette jeune fille dont la mère est schizophrène, sa distance, m’a tout le temps sidérée. Je la trouve extraordinaire.
Sur quel(s) projet(s) travaillez-vous actuellement ?
Je suis en train de terminer une série qui s’intitulera « Le village ». On a fait 18 épisodes de 30 minutes, et il y en aura 10 de 52 min sur un village qui s’appelle Lussas en Ardèche où se déroule chaque année un festival (« Les Etats généraux du film documentaire ») et où il y a une cinquantaine de personnes qui vivent du documentaire. Et dernièrement, ils ont créé justement une alternative à la télévision qui est une plateforme Internet de documentaires d’auteur (TËNK). Et moi j’ai suivi, disons, le problème d’entreprise. Comment ils montent cette plateforme Internet et, en même temps, comment ils réussissent, alors qu’ils étaient disséminés dans le village, à faire construire par la Communauté de communes un immense bâtiment dédié au documentaire. L’histoire de ces quatre ans de tournage se situe entre la création de cette plateforme, les problèmes d’argent qu’ils rencontrent jusqu’à ce qu’ils rentrent dans ce bâtiment. Et, en même temps, en face d’eux il y a les agriculteurs producteurs de fruits, les vignerons et leurs problèmes économiques aussi. Donc, c’est un film qui pourrait avoir pour thème « A la recherche du modèle économique », car tout le monde est à la recherche d’un modèle économique viable. En fait, on a toujours l’impression qu’ils vont se casser la figure, et puis finalement ça repart. Quant aux agriculteurs, ils ont le gel ou la grêle et les conflits qu’il y a entre tout ce qui est très traditionnel, comme les vendanges, et industriel, et puis les autres qui font du vin nature et qui s’en sortent super bien. Il y a donc dans ce village une vision du travail actuel, et ce n’est pas du tout un film où on ferait la promotion du documentaire mais qui porterait plutôt sur les ressources de ce village de 1 000 habitants où on peut dire qu’il n’y a pas du tout de chômeurs. C’est le plein emploi à Lussas. C’est un village moderne, une sorte de microcosme de notre société. C’est le contraire des villages qui sont dédiés au tourisme. Et ses habitants cherchent vraiment à trouver plutôt de quoi vivre sur place. Voilà. C’est assez drôle.
Propos recueillis par Aline Vannier-Sihvola
Helsinki, le 31 janvier 2019
Retrouvez la plateforme TËNK :
Le documentaire d’auteur sur abonnement
https://www.tenk.fr/
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