DOCPOINT 29 janvier – 7 février 2021 XXe édition du Festival du film documentaire de Helsinki – DOCPOINT
A l’occasion de sa XXe édition, le Festival du film documentaire de Helsinki –DocPoint se déroulera du 29 janvier au 7 février et vous donne cette année rendez-vous en ligne, en raison de la crise sanitaire. Le Festival n’en diffusera pas moins une large sélection nationale et internationale de films documentaires classiques et en exclusivité. Au nombre des quelque 20 invités au Festival, DocPoint accueillera en ligne la réalisatrice française Eléonore Weber pour son film «Il n’y aura plus de nuit », le réalisateur centrafricain Elvis Sabin Ngaïbino pour son premier film «Makongo » ainsi que Firouzeh Khosrovani, réalisatrice iranienne dont le dernier film «Radiograph of a Family » a remporté en 2020 le Prix du Meilleur long métrage documentaire au Festival international du film documentaire d’Amsterdam (IDFA). Egalement présent en ligne, le cinéaste italien Gianfranco Rosi, dont les films ont été présentés dans de nombreux festivals nationaux et internationaux et récompensés de nombreux prix (Ours d’or à la Berlinale 2016 pour« Fuocoammare » ; Lion d’or à la Mostra de Venise 2013 pour « Sacro GRA ») présentera son tout dernier film « Notturno », nommé aux Oscar 2021 dans la catégorie Meilleur film étranger (voir Q&A avec Gianfranco Rosi/https://www.youtube.com/watch?v=eevJNyzNgaA)
Parmi les 71 films présentés au cours de cette XXe édition du Festival, quelques longs métrages en langue française :
IL N’Y AURA PLUS DE NUIT / THERE WILL BE NO MORE NIGHT Eléonore Weber France (2020), 76 min Langue : français (sous-titres anglais) https://www.youtube.com/watch?v=2791zFeuZnU (Q&A avec la réalisatrice/Vidéo en français) Il n’y aura plus de nuit repose sur des vidéos enregistrées par les armées américaine et française en Afghanistan, en Irak, au Pakistan… Le film détourne ces images du discours de propagande dans lequel elles sont généralement prises et montre où peut mener le désir de voir, lorsqu’il s’exerce sans limites.
MAKONGO Elvis Sabin Ngaïbino République centrafricaine/Argentine/Italie (2020), 73 min Langue : Aka, Sango (sous-titres anglais) https://www.youtube.com/watch?v=S2a0ku0D1tk&feature=youtu.be (Q&A avec le réalisateur/Vidéo en français) Pour son premier film, Elvis Sabin Ngaïbino accompagne Albert et André, deux jeunes pygmées Aka du sud de la République centrafricaine dans un campement en pleine forêt. Seuls scolarisés du village, ils ont décidé de transmettre leurs connaissances et d’inscrire les enfants des campements dans une vraie école. Pour financer leur entreprise, ils misent sur la prochaine récolte de « makongo » (chenilles).
RADIOGRAPH OF A FAMILY Firouzeh Khosrovani Iran/Norvège/Suisse (2020), 81 min Langue : Farsi, français (sous-titres anglais) https://www.youtube.com/watch?v=9rpg4cw2I-I&feature=youtu.be (Q&A avec la réalisatrice/Vidéo en anglais) La fille d’un père séculier et d’une mère pieuse raconte comment elles coexistent sous un même toit. À travers des photos et des conversations fictives, nous découvrons le changement de la famille au cours des années de révolution en Iran.
Avec : François Cluzet, André Dussolier, Nathalie Baye, François Berléand, Jean Rochefort…
Genre : Thriller
Durée : 2 h 05
Sortie : Le 28 septembre 2007
Quatre César 2007 (meilleurs réalisateur, acteur, montage, musique)
Alex et Margot s’aiment depuis leur plus tendre enfance. Ils forment un jeune couple amoureux, sans histoire, jusqu’au jour où Margot est assassinée dans des conditions tout aussi tragiques qu’énigmatiques.
Huit ans se sont écoulés. Alex ne se remet toujours pas de la disparition de Margot. Un jour, il reçoit un étrange courriel codé. Il clique. Une vidéo de surveillance fait apparaître en temps réel une femme au milieu de la foule… sa femme, Margot… bien vivante (!?)
Une distribution tout aussi brillante qu’impressionnante, que ce soit dans les premiers comme dans les seconds rôles, avec un François Cluzet, très émouvant et toujours juste, qui se surpasse.
Un rythme haletant, quasiment infernal, que l’on a tout de même un peu de mal à suivre sans s’essouffler, d’autant que l’intrigue – au demeurant bien ficelée – multiplie les retournements de situation. La course poursuite, qui s’achève avec la traversée du périphérique et un carambolage « percutant », est d’un réalisme à vous scotcher au fauteuil.
Guillaume Canet, avec ce deuxième long métrage, signe une mise en scène sensible mais rigoureuse qui, tout au long de la descente aux enfers de son personnage principal, réussit à opérer un savant équilibre entre émotion et action. Un thriller à la française, filmé d’une manière prenante, dont le suspense vous tient en haleine jusqu’au bout. La musique de Mathieu Chedid, improvisée directement sur les images, participe largement de cette atmosphère inquiétante et envoûtante.
Un polar qui électrise et magnétise, qu’on se le dise !
Aline Vannier-Sihvola
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qui nous a quittés ce 18 janvier à l’âge de 69 ans.
UNE FEMME DE MÉNAGE– film de Claude Berri (2002), 85 min
Avec : Jean-Pierre Bacri, Emilie Dequenne
Prochaine diffusion sur ARTE le lundi 1er février à 14 h 35
Nomination : César du Meilleur espoir féminin
CUISINE ET DÉPENDANCES– film de Philippe Muyl (1993), 152 min D’après la pièce de : Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui
Avec : Zabou Breitman, Jean-Pierre Bacri, Agnès Jaoui, Sam Karmann, Jean-Pierre Darroussin
Diffusion sur TV5 MONDE EUROPE le dimanche 24 janvier à 22 h 00 (heure finlandaise)
Prochaines diffusions : le vendredi 29 janvier à 19:40 et le mardi 2 février à 00:35
Palmarès : Nommé aux César 1994
LA BAULE-LES PINS – film de Diane Kurys (1989), 94 min
Avec : Nathalie Baye, Richard Berry, Zabou Breitman, Jean-Pierre Bacri, Vincent Lindon
Disponible sur ARTE.TV en rediffusion du 18/01/2021 au 24/01/2021 // Prochaine diffusion sur ARTE le lundi 25 janvier à 14:35
ON CONNAÎT LA CHANSON – film de Alain Resnais (1997), 117 min
Avec : André Dussollier, Sabine Azéma, Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Lambert Wilson, Pierre Arditi, Jane Birkin, Jean-Paul Roussillon
Disponible sur FRANCE.TV jusqu’au 28 janvier 2021
COMME UNE IMAGE – film de Agnès Jaoui (2004), 170 min
Avec : Marilou Berry, Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Laurent Grevill
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Le regard des autres
COMME UNE IMAGE
Un film de Agnès Jaoui
Avec : Marilou Berry, Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Laurent Grevill
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1 h 50
Sortie : Le 19 novembre 2004
Prix du Scénario au Festival de Cannes 2004
« Comme une image » est une galerie de portraits d’êtres humains qui se cherchent dans le regard des autres, notamment une fille qui souffre de l’indifférence de son père, écrivain égocentrique à succès qui a du mal à regarder les autres tant on l’a habitué à se regarder lui-même.
Pour son deuxième long métrage, Agnès Jaoui signe ici une comédie de moeurs aux dialogues incisifs, d’une maîtrise et d’une justesse de ton irréprochables. La réalisatrice dépeint sans complaisance, mais avec subtilité et humour, les travers de personnages pas toujours très sympathiques, mais profondément humains et attachants. Une fois de plus, les inconditionnels du tandem Jaoui-Bacri ne seront pas déçus. Ces derniers trempent leurs plumes dans l’humour pour épingler cette fois, de manière férocement jubilatoire, le milieu littéraire parisien et les comportements hypocrites de notre époque.
Le dernier opus Jaoui-Bacri est certes du bel ouvrage, un film dans la lignée du « Goût des autres », avec des dialogues drôles et percutants (tout de même un cran au-dessous de l’écriture ciselée de « Un air de famille ») et des acteurs exceptionnels. Jean-Pierre Bacri, fidèle à lui-même en râleur désenchanté, campe un personnage à l’ego surdimensionné des plus détestables : odieux, comme on l’aime ! Face à lui, Marilou Berry, qui fait ses débuts à l’écran, est émouvante et d’une étonnante spontanéité.
Quant à Agnès Jaoui, superbe de retenue en professeur de chant un peu collet monté, elle nous fait partager sa passion pour le chant lyrique. Si la mise en scène est quelque peu immobile et conventionnelle, « Comme une image » n’en demeure pas moins un film fin, intelligent et drôle, aux dialogues savoureux.
Un vrai régal !
Aline Vannier-Sihvola
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CURIEUSE ET TROUBLANTE RÉSONANCE AVEC LA CRISE SANITAIRE ACTUELLE…
Un film de Michael Haneke
Avec : Isabelle Huppert, Patrice Chéreau, Olivier Gourmet, Béatrice Dalle
Genre : Drame
Durée : 1 h 53
Sortie : Le 27 août 2004
Cela commence comme un banal week-end à la campagne. Une famille – le père, la mère et deux enfants – débarque d’un monospace les bras chargés de cartons de provisions pour passer, semble-t-il, un séjour prolongé dans son chalet de vacances. Mais survient l’inattendu, l’inimaginable. Soudain, tout se dérègle. Ce qui devait être une histoire de famille devient alors un drame collectif.
Dans une première partie, nous suivons les membres de cette famille sur le chemin de l’errance et nous enfonçons petit à petit avec eux dans les ténèbres d’un monde de plus en plus étrange. Nous allons perdre tous nos repères. Symboliquement, c’est dans l’obscurité que nous sommes plongés tout au début du film. Une simple flamme de briquet pour nous dire l’angoisse qui envahit peu à peu les personnages… et la voix, dont la violence fulgurante déchire la nuit. Haneke va du reste donner tout au long du film une place privilégiée au son par rapport à l’image. Parfois à la limite du supportable.
Cette errance, tout d’abord en rase campagne, aux côtés d’une Isabelle Huppert sublime, nous conduira, dans une deuxième partie, jusqu’à un hangar désaffecté où s’est réfugiée une petite communauté dans l’attente d’un train hypothétique.
Comme le Dogville de Lars von Trier, Le temps du loup est une réflexion âpre et violente sur le comportement d’êtres humains confinés dans un espace clos et livrés à eux-mêmes. Comment nous comportons-nous quand les repères sociaux et moraux ont volé en éclats ? Quelle est la part de monstruosité que nous portons en chacun de nous ?
Mikael Haneke signe ici un film catastrophe à sa manière. La catastrophe est hors champ, et il nous laisse dans un flou spatio-temporel qui nous oblige à faire appel à notre imaginaire. On pense tout d’abord aux guerres qui ont ravagé les Balkans, aux réfugiés d’Europe de l’Est. Mais, petit à petit, le malaise insidieusement s’installe. Les fuyards ont notre visage, l’environnement est familier. Et si cette fois-ci la guerre frappait à nos portes ? A moins que nous ne soyons dans une chronique d’une fin du monde annoncée… Le titre du film est du reste tiré d’un poème germanique qui décrit le temps précédant l’Apocalypse. Haneke introduit ici l’idée que l’homme est un loup pour l’homme. En quelque sorte, l’enfer ce n’est plus les autres, c’est nous.
Atmosphère pesante, oppressante d’un huis clos terrifiant. Film glacé et dérangeant, car il nous renvoie notre propre image, nous confronte à notre inhumanité.
Et si le temps du loup était proche ?
Aline Vannier-Sihvola
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